mercredi 21 novembre 2012

Alessandria


Envie de bouger un peu de Turin, c'est reparti pour découvrir un autre point du Piémont, Alessandria. Connu par tous les systèmes de localisation pour faire partie de l'Egypte, il faut préciser Italia ou Piemonte pour que vous puissiez voir où ce situe cette ville... Ou vous pouvez très bien regarder ci-dessous.

Géolocalisation d'Alessandria dans la province du même nom et de la province en Italie

Je ne connaissais pas cette ville mais si je vous dis que Napoléon y ait passé pour notamment la bataille de Marengo en 1800 ou que le chapeau Borsalino y a été fait, vous devez sûrement être en train de faire "AAaaaahhh!". En plus d'autres surprises, nous n'avons pas été déçu (en excluant le temps).

Alessandria est une ville située au milieu du triangle Torino-Milano-Genova, à 1 grosse heure en train régional à l'est de Torino, le long du fleuve Tanaro. La zone constitue donc un noeud d'échange pour les trois grandes villes cités, notamment ferroviaire. Elle est le chef-lieu de la province du même nom qui fait partie de la région Piemonte. La ville comprend environ 95 000 alessandrini (soit selon vos repères 2 fois moins que Reims, 5 fois moins que Lyon ou 4 fois plus qu'Epernay).

Alessandria – Stemma               Alessandria – Bandiera
Héraldique et drapeau d'Alessandria

Historiquement, la ville est très jeune et possède une histoire bien sûr complémentaire aux autres villes de la région déjà visitées (Torino, Aosta, Savona). Elle est construite sur le bourg de Rovereto et nommée Alessandria en l'honneur du Pape Alessandro III. Née officiellement en 1168, construite à la hâte en bois et en chaume par la ligue lombarde pour s'opposer à Frederico I Barbarossa suite à son excommunication par le Pape, elle est aussi surnommée Alexandrie de la Paille (della Paglia). Elle résistera au siège de 6 mois (29 octobre 1174 - 12 avril 1175) de Barberousse qui avait pourtant déjà pris Susa et Asti.
En 1348, après deux siècles de liberté, Alessandria tombe aux Visconti et passe avec leurs biens aux Sfroza jusqu'en 1707 quand elle fut cédée à la Savoie. Elle appartint bien sûr à la France de 1796 à 1814 avant de retourner aux Savoie dans le Royaume de Sardaigne. Pendant le Risorgimento, la ville fut un centre actif des libéraux et est la ville de naissance d'Urbano Rattazzi figure de cette période.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville stratégique a subi de nombreux bombardements dont un qui tua 60 enfants d'une crèche.

On peut donc retracer facilement l'histoire de la ville en la parcourant.

La cathédrale

La préfecture

La mairie

Comme je vous l'ai dit au début, la ville est connue pour le fameux chapeau Borsalino qui y a été créé en 1857 par Giuseppe Borsalino

Un chapeau Borsalino

L'entreprise Borsalino

Il y a aussi encore de nombreuses églises, témoins du caractère pieu des italiens.

Chiesa Nostra Signora di Loreto

Chiesa Santa Maria di Castello

Mais le lieu à voir, "the place to be", c'est la citadelle. C'est un édifice immense, vraiment très impressionnant, construit à parti du début du 18ème siècle sous Vittorio Amedeo II. La citadelle est gigantesque et les constructions de bastion se sont succédées jusque sous Napoléon I qui a déboursé une somme extraordinaire pour aménager des espaces sous-terrains. Bonaparte avait même fait détruite les autres constructions militaires de la région pour en faire le point de départ des futures expéditions.

Les français ont occupé la citadelle et Alexandrie de 1796 (Traité de Cherasco) à 1799 avec la victoire austro-russe après un siège de 15 jours qui a détruit l'artillerie de la citadelle obligeant le commandant français à l'abandonner. Le commandant et les troupes furent humiliés et insultés par les habitants alexandrins. Pas de bol, le 14 juin 1800 avec la victoire de Marengo, les troupes françaises reprennent la citadelle avec le même commandant (dont j'ai oublié le nom) qui s'est "vengé" en les faisant payer et travailler aux améliorations de la citadelle. Les français refurent délogés avec la chute de Bonaparte.

La citadelle possède une structure militaire très élaborée. La géométrie permet aux six bastions de tirer en feux croisés. De plus, elle possède des triangles de contre-garde et de demi-lunes qui encaissent les boulets assaillant et qui empêchent l'attaquant d'abattre les murs principaux de la citadelle. L'intérieur de certains des bastions aménagés sous Napoléon I a été étudié pour une autodestruction si l'ennemi venait à prendre la citadelle en faisant sauter des charges explosives à des endroits structurels stratégiques. 
Les explications complètes nécessite une visite qui vaut absolument le coup. Intéressé(e)s d'Histoire, de diplomatie, guerre, etc, je vous invite à venir visiter la citadelle.

Photo aérienne de la citadelle

Géométrie de la citadelle
(défense en étoile à 6 branches avec les 6 bastions Santa Cristina, San Antonio, Beato Amedeo, San Carlo, San Tommaso et San Michele avec les bâtiments de vie au milieu)

A gauche un triangle de contre-garde

L'entrée avec la Porte Royale

Le bastion de Saint Antoine

Bâtiment de Saint Antoine où est la salle d'Artifice

Poudrière à gauche et bâtiment de Saint Michel

Sous-terrain du bastion Saint Michel

Sous-sol du bâtiment Saint Michel avec les dortoirs

Sous-sol du bâtiment Saint Michel avec les prisons


Era Alessandria.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire